Changement climatique et apnée du sommeil : une relation qui inquiète la communauté scientifique

Publié le 1er octobre 2025 - Linde Homecare France
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Le changement climatique ne transforme pas seulement nos écosystèmes, il commence également à modifier de manière tangible la santé respiratoire de millions de personnes. L’un des effets les plus préoccupants, bien que moins connus, est son impact sur les troubles du sommeil, en particulier l’apnée obstructive du sommeil (AOS).

Une nouvelle série de preuves scientifiques suggère que l’augmentation soutenue des températures nocturnes pourrait augmenter considérablement la prévalence de cette maladie respiratoire chronique, avec des conséquences importantes pour la santé publique.

Une étude mondiale qui fait le lien entre le climat et le sommeil

Une équipe de chercheurs de l’Université Flinders en Australie a mené la plus grande étude à ce jour sur la relation entre le changement climatique et l’apnée du sommeil. Leurs conclusions, présentées à l’American Thoracic Society et publiées par la suite dans Nature Communications (le 16 juin 2025), ont suscité l’intérêt de la communauté scientifique internationale.

L’étude a analysé plus de 500 nuits de sommeil par utilisateur sur un échantillon de 116 000 à 125 000 personnes de 29 à 41 pays. Les données ont été collectées entre janvier 2020 et septembre 2023 à l’aide de capteurs placés sous le matelas, capables de détecter les interruptions respiratoires et la qualité du sommeil.


Des résultats qui incitent à l’action

Les nuits où les températures sont particulièrement élevées (quand le thermomètre dépasse les 27,3 °C), la probabilité de souffrir d’au moins un épisode d’apnée obstructive du sommeil augmente jusqu’à 45 %.

Cet impact n’est pas anecdotique : selon les estimations de l’équipe de recherche, en 2023 cette relation aurait pu entraîner la perte de 785 000 à 800 000 années de vie en bonne santé et un coût économique de plus de 32 000 millions de dollars en productivité du travail.

Si la température moyenne mondiale continue d’augmenter, comme c’est déjà le cas, les cas d’apnée pourraient doubler, voire tripler d’ici la fin du siècle.


Pourquoi la chaleur affecte-t-elle le sommeil et la respiration ?

Les températures élevées la nuit rendent difficile l’atteinte des phases de sommeil profond et génèrent une instabilité respiratoire.

Cette combinaison peut déclencher des événements d’apnée chez les personnes qui présentent déjà des facteurs de risque, mais aussi aggraver les cas diagnostiqués, en augmentant la fragmentation du sommeil.

Un autre facteur important est la faible adhérence au traitement PPC dans les environnements chauds. Dormir avec un appareil à pression positive continue peut-être inconfortable en été ou dans des zones sans climatisation, ce qui réduit l’efficacité du traitement et augmente le risque de complications.


Une question d’inégalité

L’impact de la chaleur sur la santé du sommeil est particulièrement prononcé dans les pays et les régions où l’accès à des systèmes de climatisation ou à des infrastructures adaptées est moindre.

Cela inclut de nombreux ménages européens, où les vagues de chaleur nocturnes s’intensifient et où l’utilisation de la climatisation n’est pas aussi répandue que dans d’autres régions.

L’étude a détecté une augmentation significative de l’apnée dans 29 des 41 pays analysés, ce qui suggère que ce phénomène n’est pas ponctuel, mais mondial.


Au-delà du sommeil : des risques en cascade

L’apnée du sommeil non traitée est associée à un risque accru d’hypertension artérielle, de maladies cardiovasculaires, de diabète de type 2, de troubles cognitifs et même d’accidents de la route.

Si le changement climatique contribue à aggraver ou à multiplier les cas, une augmentation de la charge de morbidité et des dépenses de santé associées est prévisible.


Mesures d’adaptation et de prévention

Face à ce scénario, les experts proposent une combinaison de stratégies :

  • Améliorer l’isolation thermique des habitations et garantir l’accès aux systèmes de climatisation dans les populations vulnérables.
  • Promouvoir des campagnes de sensibilisation sur la relation entre la chaleur, le sommeil et la santé respiratoire.
  • Renforcer le suivi clinique des patients souffrant d’apnée, en particulier pendant les mois chauds.
  • Développer des technologies médicales adaptées à des conditions thermiques variées (comme des appareils CPAP plus confortables en été).

Les preuves sont claires : le changement climatique affecte déjà notre repos et, avec lui, notre santé respiratoire. Dans un contexte où les vagues de chaleur sont de plus en plus fréquentes, il est plus urgent que jamais de reconnaître cet impact et d’agir en prévention. Sans actions climatiques ambitieuses, les auteurs de l'étude préviennent que les apnées du sommeil pourraient être multipliées par 1,2 à 3 selon l'ampleur du réchauffement d'ici à 2100.

Chez Linde Homecare France, nous continuerons à contribuer à la connaissance et à la recherche de solutions qui améliorent la qualité de vie des patients atteints de troubles respiratoires. Parce qu’il devrait être possible de bien respirer et de bien dormir, même dans un monde plus chaud.